Chers amis de Xavi,
Nous, sa famille, vous écrivons ces lignes pour vous faire part du décès de Xavi, survenu dans la nuit du 22 avril, alors qu’il dormait.
Au cours des dernières semaines, l’état physique de Xavi ne s’était pas détérioré de manière significative. La dystrophie musculaire de Duchenne suivait son cours — une progression inexorable mais lente, semblable à une rivière avançant paresseusement à travers une plaine. Si l’on observait attentivement, on pouvait percevoir de petits changements, par lesquels les limitations physiques gagnaient progressivement du terrain. Mais son esprit restait fort, déterminé à ne pas céder face aux batailles que la vie lui imposait.
Le lundi 21 avril a commencé par la triste nouvelle de la mort du pape François. Xavi a sûrement repensé à la dédicace que le pape lui avait écrite dans son livre : « À Xavi, avec ma bénédiction et ma gratitude pour son témoignage. Et je lui demande de prier pour moi. François ». Il a certainement prié pour lui.
Malgré cela, ce fut une journée de célébrations. Comme le veut la tradition, il a offert la mona de Pâques à son filleul, Pep, et a partagé un repas avec ses parents et quelques membres de la famille. La mona était, évidemment, un ballon de football orné d’un ruban blaugrana : la finale de la Coupe du Roi approchait et il se préparait déjà avec enthousiasme. C’était aussi le début d’un trimestre chargé de projets : il coordonnait personnellement les préparatifs pour célébrer les 40 ans de sa sœur Mercè et les noces d’or de ses parents. Une semaine auparavant, il était apparu à la une de La Vanguardia dans un reportage sur l’euthanasie, où deux visions étaient confrontées : celle d’une personne favorable au suicide assisté et celle de Xavi, qui défendait une dernière fois la culture de la vie. Vous pouvez consulter l’article via ce [lien].
L’histoire de sa nouvelle apparition en première page du journal commence après la diffusion, par une chaîne de télévision, d’un reportage en faveur de l’euthanasie. Fidèle à sa logique — toujours respectueux envers ceux qui ne pensaient pas comme lui mais ferme et convaincant dans sa défense de la dignité humaine — il considérait que ce reportage ne pouvait pas rester sans réponse. Il a donc écrit une lettre au journal, et La Vanguardia, qui lui avait déjà donné la parole à plusieurs reprises, l’a recontacté. Vous le savez, Xavi était persévérant.
Il était heureux d’avoir pu exprimer son opinion.
Avant d’éteindre la lumière et de s’endormir, dans la nuit du lundi 21 avril, il a dit à sa mère : « Je t’aime. » Ce furent, littéralement, ses derniers mots. Il s’est endormi et ne s’est pas réveillé dans ce monde.
La nouvelle de son décès a touché de nombreuses personnes, qui sont venues se recueillir à la chapelle ardente installée dans sa maison. Les funérailles ont eu lieu le jeudi 24 avril, en l’église paroissiale de Sant Fèlix de Sabadell, pleine à craquer.
Le cercueil est entré porté par ses frères et son beau-frère, suivis de ses sœurs et de tous ses cousins et cousines. À la sortie, ce sont ses amis les plus proches qui l’ont porté. Dans le souvenir distribué lors de la cérémonie, la famille a choisi de citer une phrase tirée de sa dernière interview dans La Vanguardia ainsi qu’une maxime d’un saint qui lui était cher :
« Ma vie a du sens. J’aime et je me sens aimé. » — Xavi Argemí
« Ce qui est nécessaire pour atteindre le bonheur, ce n’est pas une vie facile, mais un cœur plein d’amour.» — Saint Josémaria
Vous trouverez à la fin de ce message quelques images des funérailles. Au nom de toute la famille, nous voudrions vous remercier personnellement pour toute l’affection que vous lui avez témoignée. Si vous souhaitez nous contacter, vous pouvez continuer à le faire à l’adresse Gmail qu’il partageait lui-même : xaviargemib@gmail.com
Sa vie a eu du sens, car il a aimé. Qu’il repose en paix.
Famille Argemí Ballbè